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Peut-on négocier les frais de notaire ? ce qu’il faut savoir avant d’acheter un bien immobilier

Peut-on négocier les frais de notaire ? ce qu’il faut savoir avant d’acheter un bien immobilier

Peut-on négocier les frais de notaire ? ce qu’il faut savoir avant d’acheter un bien immobilier

Acheter un bien immobilier en France, c’est aussi affronter une réalité un peu moins glamour : les fameux « frais de notaire ». Entre 7 et 8 % dans l’ancien, environ 2 à 3 % dans le neuf… la note grimpe vite. D’où la question qui revient à chaque signature de compromis : est-ce que ça se négocie vraiment ?

La réponse courte : oui… mais pas comme on l’imagine, et pas sur tout. La réponse détaillée, on va la voir ensemble, pas à pas, pour que vous sachiez ce que vous pouvez réellement négocier avant d’acheter, ce qui est intouchable, et les leviers intelligents pour réduire la facture globale.

Que recouvrent vraiment les « frais de notaire » ?

Premier réflexe : démonter le mythe. Les « frais de notaire » ne vont pas intégralement dans la poche du notaire, loin de là. Dans la majorité des cas, la plus grande partie est reversée à l’État et aux collectivités.

Concrètement, les frais se décomposent en trois grandes catégories :

Si vous retenez une chose : sur 10 000 € de « frais de notaire », seule une petite portion correspond réellement aux honoraires du notaire, et donc à un potentiel rabais.

Ce qui est négociable… et ce qui ne l’est pas

Depuis la réforme tarifaire des notaires (loi Macron), un notaire peut appliquer une remise sur une partie de ses émoluments. Mais attention, ce n’est ni automatique, ni obligatoire.

Voici les règles à connaître :

En pratique, ça donne quoi ? Prenons un exemple simple.

Vous achetez un appartement à 300 000 € dans l’ancien :

Au final, la réduction possible se situe souvent entre quelques centaines d’euros et, dans les gros budgets, un peu plus d’un millier d’euros. Ce n’est pas négligeable, mais on est loin de diviser les frais par deux.

Dans quels cas la négociation des frais de notaire est-elle la plus réaliste ?

Tous les dossiers ne se prêtent pas de la même façon à la négociation. Certains profils ou situations incitent davantage un notaire à accorder une remise (lorsqu’il le peut).

Vous augmentez vos chances si :

À l’inverse, si vous achetez un petit bien à 90 000 €, l’effet d’une éventuelle remise sera mathématiquement très limité, voire inexistant (puisque la remise ne s’applique qu’au-delà de 150 000 €).

Comment aborder le sujet avec le notaire sans se fermer des portes ?

Poser la question n’est jamais interdit, mais la manière de le faire compte énormément. Le notaire n’est pas un commerçant en train de négocier le prix d’un canapé, et sa marge de manœuvre est très encadrée.

Quelques pistes pour aborder le sujet avec tact :

Et si la réponse est non ? Ce n’est pas forcément une mauvaise nouvelle. Un notaire solide, organisé, disponible pour expliquer vos actes et sécuriser la transaction vaut parfois bien plus que 300 € d’économie.

Frais de notaire dans l’ancien vs dans le neuf : les vrais écarts

Avant même de parler de négocier, il est utile de comprendre pourquoi les frais sont si différents entre un bien ancien et un bien neuf.

Dans l’immobilier ancien, les frais de notaire sont en général entre 7 et 8 % du prix de vente. La différence vient principalement :

Dans le neuf (VEFA, logement achevé depuis moins de 5 ans et vendu par un professionnel assujetti à la TVA), les frais descendent souvent autour de 2 à 3 %. La clé de cette différence, ce sont des droits de mutation nettement réduits.

Ce point est important, car :

Évidemment, le neuf et l’ancien n’offrent pas les mêmes emplacements, les mêmes rendements locatifs, ni la même qualité architecturale… mais pour un primo-accédant à l’euro près, ce critère mérite d’être regardé de près.

Les vraies astuces légales pour réduire vos frais de notaire

Plutôt que de tout miser sur une remise hypothétique, il existe des leviers parfaitement légaux pour alléger la facture. Ceux-là sont souvent plus puissants que la négociation des émoluments.

Parmi les plus efficaces :

Ces leviers doivent toujours être maniés avec un notaire qui vous accompagne, pour rester dans le cadre légal et éviter toute remise en cause fiscale ultérieure.

Peut-on mettre les notaires en concurrence sur les frais ?

Contrairement à une idée persistante, choisir un notaire « moins cher » n’apportera pas de révolution sur le montant total des frais. La plupart des composantes sont rigoureusement les mêmes, d’un office à l’autre.

Là où la mise en concurrence a un sens, c’est plutôt sur :

Un autre point souvent méconnu : acheteur et vendeur peuvent chacun choisir leur notaire. Les deux notaires travailleront alors ensemble, et leurs émoluments seront partagés, sans surcoût pour vous. Cela peut être utile si vous tenez à votre notaire habituel alors que le vendeur souhaite garder le sien.

Et pour un investissement locatif, faut-il négocier différemment ?

Pour un investissement locatif, la question des frais de notaire doit se lire dans une perspective un peu plus large : celle de votre rendement global et de votre fiscalité.

Quelques points à intégrer :

Dans ce contexte, économiser 500 ou 1 000 € de frais de notaire est intéressant, mais moins déterminant que :

Raison de plus pour voir le notaire non seulement comme un « coût », mais comme un partenaire juridique et fiscal dans votre projet d’investissement.

Les erreurs fréquentes à éviter autour des frais de notaire

En pratique, sur le terrain, je vois souvent revenir les mêmes approximations. Certaines peuvent vous coûter cher, d’autres simplement vous faire perdre du temps.

La meilleure protection, c’est d’anticiper : en parler dès la promesse ou le compromis, et non au moment de la signature définitive.

En résumé : que pouvez-vous vraiment espérer sur vos frais de notaire ?

Si l’on remet tout à plat, voici ce que vous pouvez raisonnablement attendre avant d’acheter un bien immobilier :

Si vous êtes à l’étape du compromis ou que vous venez de repérer un bien, le plus utile est souvent de :

C’est en maîtrisant ces éléments que vous pourrez acheter en toute lucidité, sans mauvaise surprise au moment où l’on vous tendra le stylo chez le notaire. Et, accessoirement, vous pourrez répondre avec précision à la fameuse question : « Tu as payé combien de frais de notaire, toi ? ».

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